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jeudi 12 mai 2011

Trois questions à Didier Caron, directeur du Théâtre Michel, Molière 2011 du Théâtre privé

Où avez-vous mis votre Molière ?
Temporairement dans mon bureau. On n’est pas habitué au Théâtre Michel ! Alors on est en train de confectionner une tour qu’on mettra dans le hall à la vue des spectateurs.

Que représente pour vous ce spectacle, Le repas des fauves ?

mercredi 11 mai 2011

Trois questions à Julien Sibre, Molière 2011 du metteur en scène

Où avez-vous mis votre Molière ?
Dans ma cuisine, au dessus du garde-manger. Ça n’est pas très glamour mais pour l’instant il est là…

Que représente pour vous ce spectacle, Le repas des fauves ?
C’est un projet au long cours… Ça a commencé par une lecture il a y plus de 5 ans, mais déjà avec la même équipe, ce qui est vraiment satisfaisant. Il nous a fallu beaucoup de persévérance et de travail pour trouver un théâtre qui prenne le risque. Ça a été très compliqué et très long. Ce spectacle et ce Molière, c’est donc une prime à la persévérance, au travail et, aussi, un petit peu à la chance.

Un souvenir marquant des 25 dernières années de théâtre ?
Comme je l’ai dit à la cérémonie, je garde en mémoire le Hamlet mis en scène par Patrice Chéreau. Il a d’ailleurs eu le Molière du metteur en scène pour ce spectacle. J’avais 13 ou 14 ans et ça a été un choc théâtral. Je ne monterai jamais Hamlet, ça j’en suis sûr !

mardi 10 mai 2011

Trois questions à Georgia Scalliet, Molière 2011 du jeune talent

Où avez-vous mis votre Molière ?
(Rires) Il est chez moi. Je n’ai pas vraiment encore réfléchi…

Que représente pour vous ce spectacle, Les Trois Sœurs ?
Ca a été une grande aventure théâtrale, humainement et artistiquement. Tellement immense… Je ne sais pas comment le décrire…
Je n’avais jamais joué Tchekhov. Etre avec le grand lecteur qu’est Alain Françon ça m’a permis de me laisser totalement traverser. Le texte m’a bouleversée. C’est à l’épreuve du plateau, du travail, qu’il m’a traversée.

lundi 9 mai 2011

Trois questions à Guillaume Marquet, Molière 2011 du jeune talent

Où avez-vous mis votre Molière ?
Il est dans mon salon pour l’instant. Mais comme je travaille actuellement en Suisse, je suis parti le lendemain donc je n’ai pas vraiment eu le temps d’y penser. J’espère que tout le monde n’est pas en train de le toucher, de le balader… (rires).

Que représente pour vous ce spectacle, Le dindon ?
 Bien sûr, les Molières changent quelque chose. Ne serait-ce que vis-à-vis des autres membres du groupe. Le Dindon a eu plusieurs nominations et le fait que je sois le seul à avoir eu un Molière change les choses… Je suis très très content de l’avoir eu mais j’ai en même temps un sentiment humain de culpabilité.
Je sais aussi que parce qu’il y a eu un Molière, plein de gens vont venir voir le spectacle

vendredi 6 mai 2011

Trois questions à Peter Brook, Molière d'honneur et Molière du spectacle musical 2011

Comme à tous les lauréats, nous avons souhaité poser trois questions à Peter Brook qui a reçu cette année un Molière d'honneur et le Molière du spectacle musical pour "Une flûte enchantée". Nous avons eu le plaisir de recevoir une réponse très personnelle. La voici.



"Notre monde est construit de barrières et de couvercles.  Le monde du théâtre est comme un miroir où existent les mêmes blocages. Mais ce qui donne un sens au théâtre c'est sa capacité de soulever les couvercles et de révéler la richesse d’un monde souvent caché par des idées fixes et des préjugés.
J’ai commencé mon travail à Paris au Théâtre Antoine et à l’Athénée et je n’ai jamais compris ce snobisme artificiel et souvent prétentieux qui divise le théâtre public et le théâtre privé comme s’il y a des lieux privilégiés pour les intellectuels et d’autres lieux plutôt méprisés pour un public vulgaire. Tout cela exprime un des plus vicieux fléaux de notre société, le racisme, qui s’infiltre sournoisement dans toutes les formes. Mais un vrai théâtre vit sans définition et change tout le temps selon les besoins fluctuants du moment.
Les Molières sont une occasion de réunir dans la même salle, les formes les plus diverses et de saluer la qualité humaine qui parfois les illumine.
Les catégories de Prix ne sont que des outils pratiques. J’étais très content que Une Flûte Enchantée se trouve dans le même lit que Mamma Mia ! et je suis convaincu que Mozart aurait réagi avec un sourire. 
On me demande à quel endroit les Molières seront déposés ? Chez moi, il n’y aura jamais de place fixe. Le Prix pour Une Flûte Enchantée aura toujours sa place aux Bouffes du Nord où le producteur, le personnel, l’équipe technique, les artistes, les collaborateurs et le public sont inséparables. Les Bouffes n’est pas un théâtre d’état, ni un théâtre privé – il n’a pas de public fixe, il n’impose aucun style. Il s’adapte.
Dans notre toute première saison, avec le Festival d’Automne, nous avons présenté, côte à côte, une cérémonie des moines tibétains et une compagnie de rue d’Alger. Les Bouffes, sans problème et sans décor, est devenu un soir, un misérable coin de  Casbah et le lendemain, un temple harmonieux et vibrant. Il nous invite à faire pareil.
Un vrai théâtre, c’est une aire de jeu."

jeudi 5 mai 2011

Trois questions à Patrick Haudecoeur à propos de "Thé à la menthe ou t'es citron", Molière 2011 du spectacle comique

Patrick Haudecoeur, Danielle Navarro Haudecoeur  et Pascal Legros
Patrick Haudecoeur, co-auteur et metteur en scène du spectacle, répond à nos questions en y associant Danielle Navarro Haudecoeur, avec qui il a coécrit la pièce. 

Où avez-vous mis votre Molière ?
C’est le Théâtre Fontaine qui l’a gardé car pour les Molières « spectacles » c’est le théâtre qui récupère la statuette. Mais les producteurs ont décidé de nous en offrir un. Je ne sais pas encore où je vais le mettre… dans mon bureau…


Que représente pour vous ce spectacle, Thé à la menthe ou t’es citron ?
C’est ma première pièce, la première que nous ayons coécrite avec Danielle Navarro Haudecoeur en 1985.

mercredi 4 mai 2011

Trois questions à Michèle Nguyen, Molière 2011 du spectacle jeune public pour "Vy"

Où avez-vous mis votre Molière ?
Le Molière est sur la cheminée de mon bureau tout contre la photo de feu Herbert Rolland, directeur du Théâtre de la Vie à Bruxelles, où Vy a été créé en septembre 2010, deux mois après sa mort. C'est étrange parce que la première compagnie de théâtre qui est venue dans mon école, quand j'avais 14 ans, jouait Le médecin malgré lui. Cette compagnie était la sienne. C'était la première fois que je voyais du Molière. La dernière fois que j'en ai vu, c'était il y a 3 ans, au Théâtre de la Vie. C'était Don Juan mis en scène par Herbert Rolland... Je ne peux m'empêcher de voir, dans ce Molière que j'ai reçu, un clin d'œil céleste, car Herbert a été tout autant vital pour le Jeune public en Belgique que pour moi, dans ma vie. Il avait confiance en ma démarche. Il était fier de moi comme un père aurait pu l'être.

mardi 3 mai 2011

Trois questions à Guillaume Gallienne, Molière 2011 du comédien dans un second rôle

Où avez-vous mis votre Molière ? 

Dans ma bibliothèque, avec le premier, autour d’un miroir qui fait face à l’étagère où sont toutes les œuvres de Molière.


Que représente pour vous ce spectacle, Un fil à la patte ?
Au départ, j’étais furieux de ne pas jouer Bouzin. Quand j’ai appris que c’était Christian Hecq, je me suis incliné parce que je savais qu’il allait déchirer grave, qu’il était la bonne personne. Et puis j’ai appris que je jouais Chenneviette, et aussi Miss Betting. Pour Miss Betting, je savais qu’il ne trouvait personne. C’est un tout petit rôle féminin et il faut être bilingue. Une amie m’a dit « Mais c’est un rôle pour toi ». Alors j’ai pris mon téléphone, j’ai appelé Jérôme Deschamps : « Hallo Jéwome… Miss Betting on the phone ! ». Et j’avais le rôle.

jeudi 28 avril 2011

Dans les coulisses de la 25ème cérémonie des Molières

En sortant du métro et en traversant l’esplanade qui mène à la Maison des arts de Créteil, en cette veille de cérémonie, je pensais à toutes ces personnes qui ont œuvré des mois pour que le jour-J soit une réussite.

Les quelques jours qui précèdent la cérémonie, c’est le moment où se rencontrent toutes les énergies. Celle de Didier Long, directeur artistique et metteur en scène, celle de Laurent Lafitte, maître de cérémonie et auteur des textes, celles de Zabou Breitman, adaptateur et metteur en scène du lever de rideau, des comédiens et comédiennes qui vont participer, de R&G productions, etc.

Les coulisses en images, et en mots, c'est par ici !

mercredi 13 avril 2011

Le Maître de Cérémonie de la 25ème Nuit des Molières est : Laurent Lafitte !


Comment êtes-vous arrivé sur le projet de la 25ème Nuit des Molières ?
J’ai dit « oui » sans réfléchir (rires) et je ne le regrette pas.  Mais la pression monte... Je crois que c’est Didier Long, Pierre Lescure et Dominique Segall qui ont proposé mon nom aux Molières et à France 2. Comme personne ne veut s’y coller, ils ont dit « oui, très bien ! ». Je crois aussi que cette année, ils voulaient que ça soit les comédiens qui prennent la parole.
Pourquoi j’ai dit oui ? Parce que les Molières, je trouve que c’est un moment important dans le théâtre, ça fait partie du métier. C’est un moment où on célèbre tous les créateurs de l’année, où on parle de théâtre à une heure de grande écoute. Et puis il y a de quoi faire ! On part d’une cérémonie très didactique : des animateurs télé remettent un enchaînement de prix, de manière un peu expéditive. Comme il y a un vrai désir de faire quelque chose de différent cette année, c’est sympa parce que je n’ai pas à rentrer dans un format. La liberté de ton a l’air totale, donc ça m’amuse.

Comment faites-vous pour préparer votre rôle de maître de cérémonie ?
J’écris tout seul, pour le moment. Je ne vais pas renouveler la forme. De toute façon, ça restera une cérémonie de prix. J’ai un humour un peu moqueur, un peu cynique, donc je ne veux pas me freiner là-dedans. Je vais essayer, sans blesser personne, de m’amuser avec les codes, de m’amuser avec le clivage privé et public.

Ce clivage, il a une réalité pour vous ?
Je navigue entre les deux. J’ai été formé au Conservatoire, j’ai travaillé dans le subventionné, dans le privé aussi, j’ai fait du one man show, j’ai fait du cinéma, même de la comédie musicale, plein d’univers différents. Donc je ne me sens pas, moi, victime d’un clivage. En revanche je sens qu’il existe, même si ça a tendance à s’estomper. Quand on voit les collaborations qui peuvent se mettre en place entre le Théâtre du Rond-Point et le Marigny… Mais, déjà quand Gildas Bourdet était à la Criée, ses créations étaient jouées au Théâtre Hébertot.

Vous avez regardé la cérémonie les années précédentes ?
J’avais regardé l’année où nous étions nommés avec Zabou pour Des Gens. Il y avait des trucs marrants mais j’ai trouvé que c’était un peu improvisé. Moi j’ai envie de quelque chose de très carré. Il y a suffisamment d’éléments qu’on ne contrôle pas - qui gagne, qui vient parler et combien de temps - que tout ce qu’il y a autour, il vaut mieux que ça soit bien calé. Donc j’écris tout, réplique par réplique. Ensuite, avec les comédiennes qui me rejoignent, on va s’adapter pendant les répétitions. Mais je veux vraiment une base où tout est scénarisé et écrit.

Ces comédiennes, ce sont :
Judith Magre, Mélanie Doutey et Valérie Bonneton.
Il y a aussi certains Molières que je vais remettre avec Guillaume Gallienne. Il y aura donc quatre personnes qui viennent me retrouver sur le plateau, en plus d'une remettante pour le Molière d’honneur, un remettant pour la comédienne, et une remettante pour le comédien.
Il y aura quand même pas mal de passage, on ne verra pas ma trombine pendant 1h15 !
Et pour les lauréats qui parlent trop longtemps, j’ai une menace. Je ne vais pas vous la révéler mais c’est un outil de menace assez dissuasif. 

Comment êtes-vous venu au métier de comédien ?
Le métier de comédien ? Je ne me souviens pas de m’être réveillé à un moment donné et de m’être dit « je vais faire ça », parce que j’ai l’impression de ne m’être jamais dit autre chose. Ça a toujours été ça, de manière plus ou moins assumée ou avouée, mais ça n’a jamais été autre chose. C’est l’envie d’être sur scène, de raconter des histoires, de faire rire les gens. C’est l’envie aussi de vivre des histoires, une envie de liberté. C’est un mélange d’envie de liberté et un truc psychanalytique. Peut être que les comédiens ont envie d’être plus aimés que les autres, et c’est peut être ça qui les rend odieux… En tous cas, le plaisir de jouer, ça c’est sûr, de continuer à jouer, comme quand on est gamin. Il y a peu de métiers où on dit "jouer".

L’écriture, c’est venu avant ou après cette envie de jouer ?
L’écriture, c’est plus une envie de liberté et d’autonomie. Quand on est comédien, on est très dépendant de toute une chaîne de création. On arrive vraiment en bout de piste. C’est quelque chose qui m’a toujours un petit peu gêné. J’ai toujours eu envie de prendre les choses en main, de ne pas attendre de susciter le désir chez les autres créateurs. C’est venu de là. Et puis le désir aussi, en tant que comédien, de m’écrire des trucs sur mesure, de m’écrire des trucs que personne ne me proposerait jamais. Ce que j’ai fait avec le one man show.

Lorsque vous n’êtes pas à l’initiative des projets, comment les choisissez-vous ?
C’est un mélange de plein de choses. C’est évidemment l’œuvre à défendre, l’écriture à défendre. Et puis beaucoup les gens avec qui ça se fait aussi. Parce qu’un texte sublime avec un metteur en scène qu’on ne sent pas trop, un peu autoritaire, ou des partenaires avec qui on n’a pas d’affinité, ça peut devenir un cauchemar.  Surtout au théâtre où on se voit tous les soirs, pendant très longtemps, où on part en tournée… donc c’est un mélange de plein de choses mais il y a beaucoup d’humain.
J’ai besoin de sentir que le metteur en scène est client de ce que je vais lui proposer. J’ai besoin de sentir qu’il sait ce qu’il veut et que, dans ce que je vais lui proposer, il va faire son marché. J’aime bien travailler dans la proposition. Un metteur en scène peut être directif sans être autoritaire, c’est un équilibre. Mais le metteur en scène gourou, ça me gonfle très vite. Déjà, en cours, il y a des profs un peu gourous, et les élèves ont l’impression d’être dans une secte… ça m’a toujours gonflé.  Je n’ai pas envie d’être avec un grand manitou. Par contre, c’est son entreprise, on est à son service, et en tant qu’acteur c’est vraiment important.


Justement, quand vous étiez à l’école, vous êtes parti en Angleterre. Racontez-nous.
J’adore Shakespeare. Je voulais travailler Shakespeare en anglais. Au Conservatoire, j’avais la possibilité de partir faire ma troisième année là-bas. J’ai pris une école qui avait aussi une spécialisation comédie musicale parce que je voulais travailler sur la voix, le corps, la danse. C’est un répertoire qu’on n’utilise pas beaucoup en France, qui n’est pas beaucoup monté. Mais il y a de très belles choses, surtout du côté anglo-saxon parce qu’en France, après l’opérette, il n’y a pas eu ce relais. C’est très théâtral et très très riche du point de vue dramaturgique. Je voulais explorer tout ça et, en France, ça n’était pas possible. Donc j’ai fait ma troisième année de Conservatoire là-bas. Mais je ne serais pas parti à l’aventure. Je l’ai fait parce que j’étais dans une structure…
La manière de travailler là-bas est différente mais le résultat c’est qu’on a tous envie de faire de beaux spectacles. J’ai senti, en Angleterre, un rapport à ce métier différent : une sorte de pragmatisme, moins d’affect. C’est un peu moins cérébral qu’en France. On est plus comme un artisan, peut être un peu moins torturé. Après, ça dépend avec qui on travaille ! ça n’est pas la même chose de monter une comédie musicale dans le West End  et de travailler sur Sarah Kane… Ça dépend des répertoires, mais de manière globale, il y a quand même une approche pragmatique de ce métier que j’aime bien. Il faut travailler : on travaille, on arrive à l’heure, texte su. On répète moins longtemps mais on ne passe pas 10 jours texte en main. C’est un détail mais c’est assez représentatif de l’état d’esprit.


Vous avez d’autres souvenirs de votre apprentissage ?
Dans l’apprentissage, tout a été bénéfique de manière différente. Quand j’ai fait Florent, je n’ai pas appris la même chose qu’au Conservatoire avec Muriel Mayette et Philippe Adrien. Mais j’ai toujours été intéressé par ce qui se passait. Le Cours Florent, c’était oser être comédien et oser prendre ça comme une possibilité de vie, réaliser tout ce que ça implique. Le Conservatoire, c’était plus une notion d’exigence. Etre comédien, ça pouvait vouloir dire avoir une responsabilité sociale, voire politique. C’est ça qui m’a construit.


Le cinéma, la télévision, c’est un travail qui vous plaît aussi ?
Le cinéma, j’en ai fait avant de faire du théâtre, des petits rôles par-ci par-là. J’ai toujours alterné entre cinéma, théâtre. Mais au théâtre j’ai plus eu à manger…
J’ai fait un petit peu de télé quand j’avais 20 ans, pour m’amuser. Ça fait partie des choses qui m’ont permis de me rendre compte qu’il fallait être sélectif dans ses choix, qu’il fallait faire des choses qui me correspondent. Parce que s’il y a une dichotomie entre ce qu’on fait et ce qu’on est, on n’est pas heureux, même si on a du succès.


mardi 12 avril 2011

Christian Hecq : " Y remettre de la vie"


Un peu à l’écart de la salle bruissante du Ministère de la Culture où sont reçus les nommés, Christian Hecq, moliérisé en 2000 et nommé cette année, nous parle de...


Feydeau et d’Un Fil à la Patte...
J’aime bien Feydeau. La folie de Feydeau me plaît. Mais il n’y a pas que lui qui me parle profondément. C’est juste que le hasard fait que j’ai joué Feydeau dans des spectacles qui étaient exposés. Que ce soit à Chaillot ou à Richelieu, ce sont des lieux qui sont exposés. Le fait d’être exposé joue aussi pour les Molières.
Pour cette mise en scène, Jérôme Deschamps s’est fortement inspiré de la mise en scène de Jacques Charon. Moi je me suis abstenu de regarder la trace filmée de ce Fil à la patte avec Robert Hirsch. Je suis un grand admirateur de Robert Hirsch. J’avais peur d’être trop influencé, d’être bloqué par mon admiration.
Une fois que les marques ont été prises, je me suis dit : « je vais me payer le luxe de regarder ». J’ai été extrêmement impressionné par Robert Hirsch. Les autres acteurs aussi, bien sûr, mais en ayant interprété Bouzin, je focalisais beaucoup sur lui.
Dans un projet, il y a plusieurs choses importantes. Parfois c’est difficile de les réunir toutes. Il peut y avoir le désir de travailler avec tel ou tel partenaire, il y a des attirances envers des metteurs en scène, et des attirances envers des textes et des auteurs. C’est très difficile de réunir les trois. Dans Un Fil à la Patte, il y avait plusieurs facteurs remplis : le personnage me plaisait beaucoup, le metteur en scène et les partenaires.



...et de ses inspirations :
Je fonctionne un peu à l’envers. Je suis plutôt gestuel que verbeux, donc je me pose la question sur la manière de bouger du personnage, et après sa manière de parler suit. Je me demande quelle est sa démarche, sa posture, ses manies gestuelles, comment il se comporte physiquement, et ensuite le reste vient.
Il y a des gens qui ont une mémoire auditive. Moi j’ai une mémoire visuelle. Le visuel me marque plus. Quand je vois quelqu'un danser, bouger, je peux le reproduire plus facilement. Il y a des imitateurs qui sont forts pour la voix, qui peuvent reproduire le timbre d’une voix. Moi je suis plus impressionné par la manière de bouger. Une démarche, pour moi, ça raconte beaucoup de choses.
C’est difficile de parler consciemment de tous les gens qui m’ont influencé… Mais nous ne sommes que des copieurs. Selon les individus, on prend un peu plus d’untel et un peu moins d’untel. J’ai rencontré des metteurs en scène qui m’ont fasciné : Benno Besson, qui est décédé maintenant, Daniel Mesguich, le premier qui m’a fait travailler en France… J’aurais du mal à tous les citer… C’est plein de petites fractions qu’on prend et qu’on met ensemble. On essaie de faire une musique avec tous ces acteurs qu’on a aimé… C’est vrai que la technique du mime est quelque chose qui me passionne. La technique d’Etienne Decroux m’a passionné, me passionne. Mais je n’aime pas la finalité du mime, je l’aime comme outil, une chose à utiliser avec précaution.  Ca peut assécher un acteur. Un mime pur pour moi est trop sec, il faut y remettre de la vie. C’est juste une technique. Le tout est de savoir à quelle dose on l’utilise.
Ce qui m’inspire ce sont les gens qu’on croise aussi dans la rue. C’est une source intarissable, les silhouettes qu’on voit. Les gens avec lesquels on s’assoit dans le métro, aux terrasses des cafés, ce sont des inspirations directes. Il y a deux types d’inspirations : les inspirations directes que sont les gens qu’on rencontre, et puis les artistes, qui ont déjà transposé leurs inspirations.
Au départ je ne voulais pas faire ce métier-là du tout. Je voulais être physicien. A l’école j’ai toujours été attiré par les sciences. J’étais très mauvais en français et en langues. Tout ce qui est littéraire, je suis une  « brèle ». La physique est ma branche préférée. Donc j’ai commencé mes études de physique et les cours me passionnaient. Mais le milieu dans lequel j’étais me déprimait profondément. J’avais mal choisi, sans vraiment bien comprendre quoi. Et c’est l’inverse des histoires habituelles : c’est ma maman qui m’a conseillé de me présenter à l’examen d’entrée de l’Institut des Arts à Bruxelles.



lundi 11 avril 2011

Interview éclair avec Zabou Breitman

Entre deux répétitions du lever de rideau des Molières 2011, au cours de cette période d'apnée dans le texte et le jeu qui précède la première et unique représentation de Jeux de scène, Zabou Breitman répond à une interview éclair :

Un premier souvenir de théâtre :

- Le mime Marceau

Le Mime Marceau



- Mes parents qui répètent en plein air un spectacle sur Jeanne d'Arc, dans lequel j'ai un petit petit rôle




Des rencontres importantes :

Après mes parents, leurs collègues ou amis, (Fernand Bellan, Robert Rollis, Jean-Claude Drouot, Fernand Basile), LA rencontre avec Roger Planchon, quand j'ai joué dans Dandin au TNP.

Roger Planchon


Les projets :

Le choix d’un projet, c'est plus un élan qu'un choix cérébral. C'est sous-tendu par un millier d'envies claires ou obscures, comme si le projet avait toujours existé, et devenait soudain vital.


Deux Molières

Une grande joie, un peu de fierté, la conscience de l'aléatoire de ce type de récompenses. Mais je n'ai pas gagné un 100 mètres !



Des textes forts

J'ai interprété Marie N'diaye et David Hare. Je n’ai pas adapté ni mis en scène leurs textes. C'est différent. Mais j'aime la puissance de ces écritures, la force humaine, la violence ou l'humour, l'humanité profonde qui s'en dégagent.


Le défi multiple du lever de rideau des Molières

- Jouer, d’autant plus dans une comédie délicieusement cruelle
- L'idée d'un double direct, sur scène et à la télévision
- La nature de la pièce « Jeux de scène » qui parle autant aux professionnels qu'au premier spectateur venu
- L’envie de légèreté, et d'un petit coup d'adrénaline...


Le travail sur Jeux de scène

On s'en donne à cœur joie avec Léa (Drucker) ! On se jette. La mise en scène devient de plus en plus visuelle. On verra avec le réalisateur comment faire passer certaines situations drôles sur le temps, l'apnée, le rythme. On y croit, et on y met beaucoup beaucoup d'énergie !

Léa Drucker et Zabou Breitman


Rendez-vous le 17 avril pour voir le résultat !

mercredi 6 avril 2011

Victor Haïm, auteur enragé


Victor Haïm n’est pas prêt à prendre sa retraite. D’ailleurs, pour lui, être écrivain n’est pas un métier, c’est une passion. Passion qu’il vit avec fureur depuis plus de 60 ans. Avec quelques 54 pièces, il est l’auteur d’une œuvre engagée, qui croque l’époque avec humour.

A 7 ans, la guerre fait rage et il est caché dans la cave d’un collège catholique quand il assiste à sa première représentation de théâtre amateur. Dix ans plus tard, il entre au Conservatoire de Nantes avec l’envie de devenir comédien. Il y travaille Musset, Molière, les classiques. « Monté » à Paris pour finalement intégrer une école de journalisme, il commence à écrire.


« J’écris parce que j’ai beaucoup de choses qui me turlupinent, d’obsessions, de rage, de colère, d’amour, d’anecdotes, de rencontres, de femmes, d’amis. Tout ça me nourrit. Mais malgré tout, on retrouve dans toutes mes pièces le thème de l’humiliation des êtres humains par d’autres êtres humains.
C’est sûrement par expérience personnelle. J’ai vécu tellement de choses depuis l’âge de 7 ans où en général on est insouciant, on pense à jouer aux billes et au ballon. Moi, j’ai dû me planquer pendant quatre ans, avec ma famille. J’ai vécu des choses assez dures. Je n’écris pas uniquement pour rigoler, mais je veux qu’on rie, qu’on s’amuse à toutes mes pièces. Je veux que ça soit distrayant mais ça n’est pas le but. C’est le moyen de faire passer des choses. La dernière pièce au petit Hébertot (Fureur), les gens m’ont dit «  c’est horrible mais qu’est-ce que j’ai ri ». C’est le but de la manœuvre.

jeudi 24 mars 2011

Léa Drucker



Entre deux répétitions durant lesquelles elle s’essaie à la mise en scène en interprétant Gertrude, metteur en scène dans Jeux de scène (texte de Victor Haïm), Léa Drucker nous a parlé de… théâtre. 
Toute jeune, elle voit Peines de cœur d'une chatte anglaise, d'après Balzac et Granville, mis en scène par Alfredo Arias. « C'était magique ».  Elle entre dans cette histoire, s’identifie aux personnages joués par des comédiens masqués en chats. Elle trouve ça beau et se dit « Je veux faire ça, faire croire que des personnages comme ça sont vrais ».

Quelques années et multiples projets plus tard, Léa Drucker est la comédienne qu’on connaît et qui ouvrira avec Zabou Breitman la cérémonie des Molières. 

vendredi 4 mars 2011

Rencontre avec Jean-Claude Grumberg


Dans le soir descendant de cette fin de journée d’hiver, Jean-Claude Grumberg me reçoit dans son appartement. Lui qui ne se frotte pas à Internet a accepté de répondre à mes questions et de voir ses réponses publiées en ligne. Durant cette grande heure passée ensemble, il a été question de théâtre, de la nécessité d’écrire, de Molières (il en a reçu 5*), de liberté et des rencontres. Une belle rencontre, qui retranscrite en quelques lignes raconte quarante ans de théâtre, et une œuvre singulière qui continue de s’écrire.








La petite histoire de Jean-Claude Grumberg - prologue
J’étais apprenti tailleur avant d’être comédien. J’ai quitté l’école à 14 ans et je suis entré en apprentissage. J’ai rencontré des gens qui faisaient du théâtre et j’ai commencé à faire du théâtre amateur. Et puis petit à petit, je suis devenu comédien.

mardi 1 mars 2011

Hommage à Annie Girardot - Le mot de Pierre Lescure et les images

Voici les images, émouvantes, de la remise de ce Molière d'honneur à "Mademoiselle Girardot" par Alain Delon. Retrouvez plus bas celles de son Molière de la comédienne.






En rendant hommage ici à Annie Girardot, l’ensemble des membres de l’association des Molières pense bien sûr, d’abord, à la très grande comédienne qu’elle a été.

lundi 28 février 2011

Hommage à Annie Girardot

Annie Girardot, comédienne née le 25 octobre 1931, nous a quittés. Elle avait reçu en 2002, des mains d'Alain Delon, un Molière d'honneur pour sa carrière au théâtre.

Voici les images.


Elle avait aussi été récompensée en 2002 par le Molière de la comédienne pour Madame Marguerite.

jeudi 3 février 2011

Entretien avec Jean-Philippe Viaud


lundi 20 juillet 2009

Quel regard portez-vous sur votre métier ?
Un jour, en 1992, je reçois un mot de Jean-Michel Ribes, que je ne connaissais pas : « Quel plaisir de voir un journaliste faire une œuvre pour parler d’une autre œuvre ». Ça m’a vraiment touché. La réalisation, c’est de la création, on fabrique, on invente. Depuis 20 ans, après environ 960 chroniques, je peux dire que j’ai écrit toutes mes chroniques. Je les dessine, je fais des petits story-boards, j’imagine les effets spéciaux. Je les peints, je les colore : c’est un tableau à chaque fois. Ça doit être très personnel. Il faut aussi soigner la forme, car on fait de l’image. C’est un reproche que je fais beaucoup à la télévision : ne pas soigner ce « porte-base ». Quand on offre quelque chose à quelqu’un, on aime bien avoir un bel emballage, prendre son temps pour l’ouvrir… et à l’intérieur de cet écrin, il y a l’âme. Pour moi, dans une chronique, cette âme-là doit être présente. Une chronique, c’est mon âme à moi qui essaie de retranscrire une autre âme.

3 questions à Patrick Chesnais


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?

À côté de mon César.

Que représentent pour vous ce Molière et le spectacle « Cochons d’Inde » ?
Ce Molière, j’ai la sensation que ça représente beaucoup plus de choses que je ne pouvais le prévoir avant. C’est très important pour les autres, pour le public, pour les gens que l’on croise dans la rue et qui sont tous au courant. J’en avais sous-estimé l’importance. Et pour moi, c’est très flatteur. La pièce « Cochons d’Inde », c’est une expérience très réussie, dans tous les domaines. On a commencé par la tournée et on s’entend tous très bien. C’est très agréable. Puis, on a eu d’excellentes critiques, beaucoup de public, et d’autant plus depuis les Molières. On craignait les longs week-end de mai durant lesquels les gens désertent Paris et vont boire des verres en terrasse. Mais on n’a jamais été aussi plein. C’est un gros succès, on a plaisir à jouer : c’est « une parenthèse enchantée » !

Vous souvenez-vous d’un moment ou d’une cérémonie en particulier ?
Pour cette cérémonie-là, je me souviens des larmes de ma fille. Pour les autres, j’ai surtout un mauvais souvenir : il y a quelques années, je devais remettre un Molière et je me suis trompé sur le texte. On m’avait donné un texte pour être drôle, mais je ne l’ai pas assez travaillé, ça n’était pas très bon. C’était cuisant.

3 questions à Monique Chaumette


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
Au milieu des autres trophées de Philippe (Noiret), sur une bibliothèque. Et je me suis dit « Profites-en, il n’y en aura pas deux comme ça ! »

Que représentent pour vous ce Molière et le spectacle « Baby Doll »?
Je ne m’y attendais pas. Je suis d’une génération où il n’y avait pas de récompense, on faisait du mieux qu’on pouvait, on travaillait, on avançait au fur et à mesure de la réflexion.
Tante Rose, mon personnage dans la pièce, et moi, on a un point commun : on aime beaucoup le chocolat. C’est un rôle tout en discrétion par rapport aux autres comédiens, un personnage très poétique, plein de solitude. Elle refuse le monde qui arrive, plein de violence, et s’est construit sa vie, remplie de poésie, et de douleur aussi.

Vous souvenez-vous d’une cérémonie, d’un moment particulier ?
Je me souviens de celles où Philippe est intervenu. Il s’exprimait avec beaucoup d’aisance, d’humour. Il me faisait beaucoup rire.

3 questions à Marie-Hélène Pinon


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
Pour le moment il est sur la table, car je n’ai pas de cheminée.

Que représentent pour vous ce Molière et la pièce « Le Diable Rouge » ?
Ce Molière, c’est la reconnaissance de mon travail, c’est super. Ça représente une étape dans ma carrière professionnelle. « Le Diable Rouge », c’est pour moi un très beau spectacle. C’est un spectacle où l’on a trouvé une cohérence entre la lumière, les costumes, le décor, la mise en scène. C’est un travail important et abouti.

Vous souvenez-vous d’une cérémonie ou d’un moment en particulier ?
Je me souviens de plein de moments, mais tout particulièrement de ce qu’a dit Jacques Bonnaffé cette année. Je n’ai pas vraiment de souvenir de quand je suis montée sur scène, à part du sourire de Sarah Biasini.

3 questions à Jean-Claude Grumberg


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
Avec les quatre autres, dans ma cuisine.

Que représentent pour vous ce Molière et le spectacle « Vers toi terre promise » ?
Ça représente le présent, le reste étant le passé. Ce Molière a été une grande surprise. Les autres fois, je m’y attendais un peu, mais là, j’ai vraiment été surpris. Il est difficile de dire ce que représente cette pièce pour moi, mais là encore, la surprise était là, de voir que trente ans après « L’Atelier » (Molière 1999), il y a la même unanimité, la même réception.

Vous souvenez-vous d’un moment ou d’une cérémonie en particulier ?
De beaucoup, mais disons celle de l’année de la reprise de « L’Atelier », où il y a eu six nominations pour « L’Atelier » et six pour « Rêver peut-être ». Ça faisait beaucoup de choses, cette omniprésence : une sorte de joie.

3 questions à Jacques Bonnaffé

mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
Au début, il est resté dans l’entrée. J’ai un petit bar, il était entre les verres et les bouteilles. Il vient de rejoindre les pots de fleurs et des statues africaines. Je ne suis pas du genre à le mettre en hauteur. Il n’a pas de place attribuée, il bougera.

Que représentent pour vous ce Molière et le spectacle « L’Oral et Hardi » ?
Ce qui est important, c’est que c’est un Molière de Compagnie. C’est un mot original, réchauffant. C’est mieux que « bureau de production » ou « agence ». La Compagnie, c’est particulier au théâtre. On manque de compagnies. C’est mieux qu’une entreprise. C’est là qu’est la vraie production théâtrale, dans la présence vivifiante, ensemble. Et puis cette pièce c’est une histoire de compagnonnage, le complément joyeux de Jean-Pierre Verheggen, qui joue Hardi et moi l’Oral. Compagnonnage aussi parce que le spectacle est fabriqué par une équipe (techniciens, etc.) qui participe aussi à la mise en scène.

Vous souvenez-vous d’un moment ou d’une cérémonie en particulier ?
Je ne sais lequel choisir… Il y a misère et grandeur. Il y a des non-sens. Et puis il y a des prises de parole, des gestes sublimes.

3 questions à Gérard Maro


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
Il est au théâtre, à sa place.

Que représentent pour vous ce Molière et le spectacle « L’Opéra de Sarah » ?
C’est un coup de chapeau pour une création nouvelle, un ovni théâtral. Malheureusement, le spectacle n’a pas pu conquérir un public suffisant et a dû s’arrêter après 60 représentations. Mais c’est le jeu de toute aventure théâtrale.

Vous souvenez-vous d’un moment ou d’une cérémonie en particulier ?
Je ne veux pas me souvenir de celle-là (rire).

3 questions à David Lescot


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
J’ai la chance d’avoir chez moi une cheminée condamnée. J’ai donc mis mon Molière sur la cheminée. Puis ma compagne l’a mis dans mon bureau, et je l’ai remis sur la cheminée.

Que représentent pour vous ce Molière et le spectacle, « La Commission centrale de l’enfance » ?
Evidemment, ce Molière, c’est la reconnaissance, le signe que les gens de métier, ceux avec qui on travaille et aussi ceux dont on a besoin pour exister, vous reconnaissent, apprécient votre travail. Et c’est aussi agréable d’être récompensé pour ce spectacle en particulier, parce que c’est la première fois que je suis seul en scène. Dans mon parcours, je suis plutôt auteur et metteur en scène, je n’ai pas commencé comme interprète. Ici, c’est du « fait maison », j’ai tout fait. J’ai écrit, j’ai imaginé, j’ai interprété : c’est du sur-mesure. C’est en quelque sorte un mini théâtre total. Et puis c’est mon histoire individuelle, mais aussi celle de la moitié du siècle passé.

Vous souvenez-vous d’une cérémonie, d’un moment particulier ?
Pour celle-ci, c’est un vrai plaisir d’être dans le même palmarès qu’Anne Alvaro et Jacques Bonnaffé car ce sont des gens avec qui je travaille. Anne Alvaro, notamment, m’accompagne depuis le début de mon parcours. Elle est ma bonne fée de théâtre. C’était très émouvant. J’étais aussi content pour elle que pour moi. Et puis il y a vingt ans, j’assistais à une cérémonie en tant que simple spectateur, et je me souviens que Gérard Desarthe a reçu le Molière du Comédien. Bernard-Marie Koltès venait de mourir et François Billetdoux a dit un mot pour lui. Je me rappelle ça comme un jeune spectateur, et maintenant je suis de l’autre côté.

3 questions à Aude Briant


mercredi 27 mai 2009

Où avez-vous mis votre Molière ?
Mon Molière, il est sur mon piano, chez moi.

Que représentent pour vous ce Molière et ce spectacle, « Journal à Quatre Mains » ?
Ce Molière, comme je l’ai dit, c’est « une belle joie simple ».
« Journal à quatre mains », c’est une joie renouvelée tous les soirs, depuis trois mois que Lisa Schuster et moi sommes sur scène. En jouant, c’est comme si toutes les qualités de Benoîte Groult me revenaient. C’est une chance de représenter ce qu’elle était à vingt ans. D’essayer de le faire le mieux possible.

Vous souvenez-vous d’une cérémonie, d’un moment particulier ?
Au risque d’être taxée d’égoïste, je dirais cette cérémonie-là, la 23e Nuit, parce que j’étais concernée. Sinon, je me souviens de l’année (1987) où Philippe Caubère a reçu le Molière de la Révélation théâtrale (pour Ariane ou l’âge d’or). Je suis très admiratrice de ce qu’il fait.

Entretien avec Georges Werler


L'avare, mis en scène par Georges Werler

mercredi 13 mai 2009

Comment êtes-vous venu au théâtre ?        
Je ne sais pas. J’ai l’impression d’avoir toujours rêvé du théâtre, d’avoir toujours vécu dans et avec le théâtre. Le théâtre m’apparaît comme la seule activité qui mérite qu’on lui consacre sa vie. C’est par la fiction qu’on peut approcher de plus près la connaissance du monde. Si ce n’était pas le cas, le théâtre n’existerait plus depuis longtemps, et nous n’en parlerions plus.

Entretien avec Valérie Bonneton


 jeudi 18 décembre 2008

Comment êtes-vous venue au théâtre?
Vous voulez dire comment j'ai décidé d'en faire ma vie ? J'en avais fait en 5ème et ça m'avait vraiment marqué. J'avais absolument adoré. J'en ai refait ensuite en terminale et je me suis dit que c'était ce que je voulais. Je m'étais renseignée sur l'école qu'il fallait faire et je rêvais du Conservatoire. Je voyais tous ces acteurs, Louis Jouvet etc.

mercredi 2 février 2011

Entretien avec Roger Dumas



mardi 2 décembre 2008

Vous avez écrit une pièce de théâtre, A propos de Martin, ainsi que des chansons. Y a-t-il un lien entre les deux écritures ?
Bien sur. Au théâtre j’ai écrit et joué seul en scène « À propos de Martin » , où le personnage s’exprimait par intermittence en vers, et finissait carrément en alexandrins. J’ai écrit des revues pour Zizi Jeanmaire et Roland Petit au Casino de Paris, pour Jean Marie Rivière au Paradis Latin dont un délirant Carmen !
Et puis les émissions des Carpentier où, avec mon complice et compositeur Jean Jacques Debout, on a bien ri ! Liberté totale, on avait carte blanche ! Au secours !
J’adore écrire des duos, des quatuor, des ensembles... comme au théâtre quoi !
J’ai mis Johnny en Adam, Sylvie en Eve, Carlos en Hardy, Sylvie en Laurel, Annie Cordy et Jacques Martin, Denis Roussos, Françoise Hardy, Souchon, etc...
Chabrol avait vu au générique « Lyrics de Roger Dumas », ça le faisait mourir de rire, et il décida de m’appeler « Lyric man » ! Et puis des chansons : « Comme un garçon », « Ce matin un lapin », « Capitaine Flam », etc...