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jeudi 24 mars 2011

Léa Drucker



Entre deux répétitions durant lesquelles elle s’essaie à la mise en scène en interprétant Gertrude, metteur en scène dans Jeux de scène (texte de Victor Haïm), Léa Drucker nous a parlé de… théâtre. 
Toute jeune, elle voit Peines de cœur d'une chatte anglaise, d'après Balzac et Granville, mis en scène par Alfredo Arias. « C'était magique ».  Elle entre dans cette histoire, s’identifie aux personnages joués par des comédiens masqués en chats. Elle trouve ça beau et se dit « Je veux faire ça, faire croire que des personnages comme ça sont vrais ».

Quelques années et multiples projets plus tard, Léa Drucker est la comédienne qu’on connaît et qui ouvrira avec Zabou Breitman la cérémonie des Molières. 
 

Elle accorde toujours autant d’importance aux histoires, aux personnages qui racontent quelque chose. « Sur scène, on raconte une histoire, donc si on n’y croit pas, si on n’y adhère pas, c’est impossible ». Léa Drucker se laisse donc appeler par les textes, leurs styles et leurs personnages.

" La première chose c’est le texte, la rencontre avec le texte. S’il ne me plaît pas, je ne peux pas y aller même avec un grand metteur en scène"

C’est ce qui s’est passé avec la pièce de Victor Haïm : Léa Drucker a hurlé, pleuré de rire, et a dit oui. Elle a dit oui aussi pour prolonger la relation de confiance qui existe avec Zabou Breitman. C’est la troisième fois qu’elles travaillent ensemble (après le film L’homme de sa vie réalisé par Zabou Breitman et la pièce Blanc, mise en scène par Zabou Breitman au Théâtre de la Madeleine), mais la première qu’elles jouent côte à côte. Une expérience inédite qui ne fait pas peur à Léa Drucker : « J’ai tellement aimé travailler avec elle avant, j’ai toujours l’impression de progresser ».
En parlant de confiance et de relations humaines, Léa Drucker fait aussi allusion à, entre autres, Beno Besson et Pierre Cassignard, aux côtés de qui elle a joué L’Amant cette saison (mes Didier Long au Théâtre Marigny).

"Je me lance dans un projet pour les gens que j’ai envie de retrouver et pour ceux que j’ai envie de connaître."

Le dernier en date, Jeux de scène, Léa Drucker en parle avec délectation et nous avons hâte d’être le 17 avril pour découvrir ces personnages très forts et le parti pris adopté de pousser leurs caractéristiques à l’extrême.

"C’est génial à jouer pour des acteurs."

L'option de la comédie sera le parti pris adopté. Deux personnages, avec chacun leur manière de parler, sans se comprendre. En soulignant, parfois de manière outrancière les hystéries des deux femmes, la pièce laisse affleurer le réel, parfois terrifiant. On y retrouve des comportements d’actrices et de metteurs en scène durant la période particulière des répétitions, les tensions, la confrontation des egos qui peuvent faire des étincelles.

"Les répétitions, c’est comme si on partait en bateau. On est au moins 6 heures par jour à construire quelque chose ensemble, à faire face aux difficultés, à sa médiocrité… C’est comme partir en voilier, ça entraine des situations cocasses, de la tendresse, de la vanité, de très belles choses aussi.
Dans cette pièce, les personnages me font rire, sont parfois grotesques, mais elles me touchent car je m’y reconnais aussi quelque part."


Revenons à l’écriture de Victor Haïm, qui laisse la part belle au rire pour peindre le monde du théaâââââtre.
Léa Drucker a été nommée deux fois (en 2001 pour Danny et la grande bleue et en 2004 pour 84 Charing Cross Road) et s’en souvient comme de “quelque chose”, comme la confirmation de son rêve d’ado, comme le Bravo de la profession qui invite à participer. Elle a donc accepté avec plaisir de jouer pour le lever de rideau. Les fois précédentes, elle a aimé être dans la salle, au milieu de ce mélange imprévisible, joyeux et différent chaque année.

Une différence qu’elle incarnera sur la scène de la Maison des Arts de Créteil le 17 avril prochain.




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